Monsieur le Président du Conseil municipal, Monsieur le Secrétaire général, Chers élus,

L’engagement en politique s’est présenté à moi après plus de 25 ans passés dans le milieu associatif.

Contribuer autrement au bien commun en investissant de son temps, de ses valeurs et de ses compétences. Voilà ce qui m’a animé en étant candidate en 2015 et je remercie toutes les Meyrinoises et les Meyrinois, qui m’ont témoigné leur confiance en m’élisant.

Les premiers temps n’ont pas été faciles pour moi, avec toutes ces formules protocolaires qui nous mettent dans des situations où l’on passe de la proximité avec le tutoiement, l’échange informel et une certaine authenticité à une distance par le vouvoiement, les titres et une posture de façade.

« Tu t’y feras m’avait-on dit ! » Certes oui, par la force des choses, mais pas du tout à l’aise dans cette position.

Etre conseiller municipal est une expérience très enrichissante : acquérir un savoir sur le fonctionnement de sa commune, ses divers services, ses projets… C’est également se faire le relais de la population en déposant ses inquiétudes, ses souhaits, ses remarques et en y répondant notamment par des motions, résolutions et/ou délibérations. Notre part de responsabilité se concrétise lorsque nous nous positionnons, décidons et votons.

Cet engouement qui m’a habité les premières années de cette législature a faibli et il a laissé place à la déception. Déception face à nos attitudes qui relèvent parfois de la cour de récréation, face à un égocentrisme malsain et à des propos indignes du code de bonne conduite que nous nous sommes pourtant engagés à respecter.

Je pensais pouvoir contribuer au bien-être de nos concitoyens en faisant de la politique autrement, une politique où les idées de tous nous amèneraient au bien de chacun, mais aussi où nous serions capables de nous remettre en question afin d’éviter de tomber dans les pièges que sont l’orgueil, le narcissisme, la colère, la haine, la jalousie, la cupidité et la bêtise. Certains diront que je suis une idéaliste, une utopiste, les plus malveillants trouveront d’autres mots en « istes ». Je suis juste une personne cohérente, authentique, dont ma devise est « souhaite aux autres ce que tu aimerais pour toi- même. »

J’ai donc pris la décision de démissionner de mon siège de conseillère municipale et mettrai toute mon énergie au vivre et faire ensemble au sein de ma commune, voire au-delà, par d’autres voies.

Je remercie mes collègues Verts meyrinois pour les échanges riches, leur patience et soutien qu’ils m’ont témoignés durant ces années.

Je finirai par une citation du pasteur Martin Luther King qui a dit :

« On doit accepter la déception finie, mais jamais perdre l’espoir infini. »

Recevez, Monsieur le Président du Conseil municipal, Monsieur le secrétaire général, chers élus, mes meilleures salutations.