Maurice Amato

En décembre ou en janvier, vous avez été sollicités pour dire « halte à la confiscation fiscale » et à « l’explosion de postes dans l’administration communale ». Et vous avez signé. Mais l’avez-vous fait en toute connaissance de cause ?

A la suite du vote du budget communal, les partis minoritaires ont lancé un référendum contre la ligne traitant des nouveaux postes prévus en 2018 considérant qu’il y avait pléthore de postes. C’était leur bon droit, tout comme c’était le nôtre d’expliquer publiquement pourquoi ces nouveaux postes sont nécessaires au bon fonctionnement de notre administration communale. Il était également normal que le Conseil administratif défende le budget qu’il avait élaboré. Une écrasante majorité de Meyrinois ont bien compris les enjeux et n’ont pas signé ce référendum. Nous les en remercions.

Ainsi, les référendaires n’ont-ils heureusement pas réussi à réunir le nombre de signatures nécessaires. Ils indiquent tout de même avoir réussi à récolter 980 signatures (non vérifiées). Certaines personnes ont dit avoir signé pour que le débat sur la pertinence de ces nouveaux postes ait lieu publiquement. S’il est vrai que le lancement du référendum a permis plus largement d’expliquer ce qui justifiait la création de nouveaux emplois à la ville de Meyrin, son aboutissement aurait mis la Commune dans de grandes difficultés, notamment dans les domaines de la petite enfance, dans le maintien de la salubrité publique et la levée des déchets, de la sécurité, mais aussi dans le fonctionnement de l’administration communale. Il n’aurait en effet pas été possible de procéder aux engagements indispensables avant la votation populaire à la mi-juin.

D’autres nous ont dit avoir signé le référendum pour que les impôts baissent, argument apparemment mis en avant pour racoler le passant. Or, le référendum n’avait aucune incidence sur les impôts puisque ceux-ci n’augmentaient pas. Grâce à son attractivité et une qualité de vie appréciée (certes perfectibles), Meyrin dispose d’un nombre suffisant de personnes morales et physiques pour absorber les nouveaux postes sans augmentation d’impôts. Rappelons aussi que l’impôt communal à Meyrin est relativement bas comparé à celui des autres villes suburbaines genevoises. Rappelons enfin que nos concitoyens ont des attentes justifiées en terme de crèches, de sécurité, d’entretien de l’espace public, de réponses à leurs questions et leurs sollicitations, des attentes que le service public se doit d’honorer et dont le budget 2018 tient compte. Ce n’est ni un budget de confort, ni de luxe, mais un budget raisonnable, calculé au plus juste, pour permettre à Meyrin de ne pas péjorer une qualité de vie que d’autres communes lui envient.