Pour le maintien d’une police municipale au service de la population

Dilara Bayrak
A la veille des grands départs en vacances et donc dans une certaine indifférence, la Cour des Comptes a publié un rapport sur les polices municipales débouchant sur une seule recommandation : Intégrer les polices municipales dans la police cantonale. Une proposition qui reprend les objectifs politiques exprimés par le conseiller d’Etat Mauro Poggia en février 2019. La Cour des Comptes apporte ainsi de l’eau au moulin d’une politique qui veut d’une part centraliser la sécurité et d’autre part réduire le nombre de policiers.
Les Verts y sont fermement opposés et s’interrogent sur ce rapport, très différent des précédents.
Sous couvert d’être un audit « d’experts » il exprime un positionnement politique qui néglige les spécificités territoriales et les efforts consentis par plusieurs communes, dont la ville de Meyrin, pour renforcer le bien-être et la sécurité de ses habitants. Les Verts sont convaincus qu’une police cantonale unique affaiblirait la sécurité et tranquillité à Meyrin et plaide pour le maintien de la police municipale.
La Cour des comptes évoque une absence de clarté dans les missions de la police municipale et de cohésion au niveau cantonal. Or, il existe des bases légales, ainsi qu’une politique de sécurité de proximité et un concept de mise en œuvre élaborés conjointement par le Département de la Sécurité et l’Association des communes genevoises. Les différences dans la mise en œuvre résultent des spécificités territoriales et de la volonté politique communale de garantir une prévention efficace et la meilleure cohésion sociale possible. L’expérience vécue démontre que les polices municipales sont un volet important de cette politique. Les polices municipales sont intégrées à l’administration communale et travaille ainsi étroitement avec les autres services municipaux (service social, aînés, environnement, sport, etc.). Leur présence régulière sur un territoire limité fait que les agents de police municipaux ont tissé des liens avec les habitants, les commerçants et les associations. Les polices municipales ont une bien meilleure connaissance du territoire communal, une meilleure réactivité et entretiennent des relations de confiance beaucoup plus forte avec la population que la police cantonale. Elles interviennent dans des cas de conflits de voisinage, d’incivilités, d’abandon de déchets, de prévention, d’éducation, etc.
Abolir la police municipale affaiblirait non seulement la sécurité, mais aussi le contrôle démocratique que les citoyens d’une commune peuvent exercer sur leur police et leur sécurité. Meyrin s’est dotée d’une police municipale engagée et présente sur l’ensemble de la Commune, à l’écoute et au service des habitants et notamment des plus vulnérables, comme les enfants ou les personnes âgées. Un rattachement de la police municipale à la police cantonale réduirait beaucoup cette présence: Comme la Cour des comptes prône une meilleure répartition sur le territoire cantonal, la police de proximité en étant plus ailleurs, serait forcément, moins ici. D’autant plus que le rapport estime que l’on pourrait passer de 542 policiers de proximité (cantonaux et municipaux) actuels à un effectif de 420 dans une police cantonale unique. Cette « économie » de 120 policiers réduirait d’autant plus la présence policière à Meyrin.
Non à des économies au détriment de la sécurité
Opposés à une politique d’économie et d’austérité sur le dos des plus faibles, les Verts s’engagent fermement à défendre le maintien, voire même le renforcement, et la reconnaissance de la police municipale. On ne badine pas avec la sécurité.