Le Sommet de Rio – 20 ans déjà

En 1992 a eu lieu à Rio de Janeiro une importante conférence internationale intitulée Le Sommet de la Terre. Elle concernait à la fois le développement des pays du Sud et la protection de l’environnement à l’échelle de la planète. Pour la première fois, une conférence des Nations Unies soulignait que l’avenir de la planète et la survie des espèces qui l’habitent étaient menacés.

L’Agenda 21 – un programme d’action pour le 21ème siècle

Pour la première fois,  en 1992, les Etats réunis à Rio tentèrent de jeter les bases d’une action commune. Au centre de toutes les résolutions prises à Rio, on retrouve la notion de développement durable. Un développement est considéré comme durable s’il répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Il n’a pas été simple de trouver un terrain d’entente. A juste titre, les pays du Tiers Monde  indiquèrent que le réchauffement climatique touchait le plus fortement ceux qui y ont contribué le moins : les personnes pauvres du Sud de la planète. Ce sont elles qui en premier lieu sont frappées par ses conséquences: la faim, la soif et la détresse. Comme le relève à juste titre le Conseil fédéral dans son rapport « Stratégie pour le développement durable 2012-2015 »,  la notion de développement durable comporte deux aspects dont encore peu de gens ont vraiment conscience : « ..tout d’abord l’idée que les capacités de l’écosystème mondial sont limitées et ensuite le constat que la priorité doit être accordée à la satisfaction des besoins essentiels, notamment ceux des plus démunis. »  Ce qui signifie en d’autres termes que  « l’objectif ultime est ainsi de satisfaire les besoins fondamentaux de tous les êtres humains dans des conditions équitables. » Cette constatation du Conseil fédéral, que nous partageons, remet en question notre mode de vie occidental. Si la Suisse peut vivre comme elle vit, ce n’est que parce qu’il y a des pays très pauvres. En effet, l’impact environnemental de la consommation suisse est supporté à 60% par l’étranger.

180 Etats dont la Suisse ont signé en 1992 à Rio l’Agenda 21, un programme d’action en 40 chapitres pour engager les changements nécessaires. Bon nombre des problèmes et des solutions évoqués dans l’Agenda 21 sont de nature essentiellement locale. C’est pourquoi les communes occupent une fonction clef dans la mise en place du développement durable. Un mandat politique leur est confié au chapitre 28 de l’Agenda 21 de Rio: « Tous les pouvoirs locaux doivent consulter leurs citoyens et élaborer un agenda 21 local pour leurs communautés respectives. Les fonctionnaires locaux doivent consulter le public et les milieux du commerce et de l’industrie afin de définir un consensus vis-à-vis des stratégies à appliquer pour un développement durable. »  Cet appel a mis 8 ans à atteindre Meyrin.

Agenda 21 à Meyrin – une construction laborieuse et inachevée

Le 1er février 2000, Madame Sophie de Weck présentait au nom des Verts un projet de résolution demandant l’élaboration d’un agenda 21. Huit mois plus tard, le bébé était prêt à naître. Le Conseil municipal décidait en octobre de la même année d’élaborer un agenda 21 communale. Il mettra ensuite huit ans pour définir une méthode et un processus de gestion battant ainsi tous les records de lenteur du canton en matière d’Agenda 21. Il est vrai qu’il fallait sans doute que les mentalités évoluent, car ce que l’Agenda 21 a de vraiment novateur c’est qu’il instaure une démarche participative à laquelle notre commune n’est pas encore vraiment habituée.  L’Agenda 21 rend  les citoyens acteurs et protagonistes des changements, raison pour laquelle il n’est pas complètement étonnant que les élus n’aient pas tous applaudi immédiatement des deux mains. Le 17 juin 2008, un pas était franchi, le Conseil municipal adoptait  un plan d’action d’Agenda 21 pour notre commune et instaurait un comité Agenda 21 composé de citoyens. Parallèlement, au cours de ces 20 dernières années, la commune a entrepris des efforts non négligeables en faveur du développement durable lui valant notamment l’obtention du label  Cité de l’énergie. Toutefois ces efforts sont largement insuffisants eu égard aux objectifs de réduction des émissions de CO2 indispensables si nous voulons freiner le réchauffement climatique. Ce que l’Agenda 21 communal n’a pas encore réussi c’est à établir un véritable programme communal qui implique non seulement la municipalité, mais l’ensemble des habitants et des acteurs de la vie communale. Les changements qui s’imposent engagent tous les habitants et pas seulement les responsables politiques et l’administration. Il incombe en revanche aux autorités de générer les impulsions nécessaires.

Rio+20 : l’heure du bilan et des engagements pour relever les défis actuels et futurs

Vingt ans après le Sommet de la Terre de 1992 à Rio, la conférence des Nations Unies sur le développement durable reprend le chemin du Brésil. L’objectif de ce nouveau Sommet de la Terre, qui se tiendra du 20 au 23 juin à Rio, est de renouveler l’engagement politique pour le développement durable et de tirer un bilan des progrès réalisés et des lacunes à combler. Les thèmes centraux de  Rio + 20 seront d’une part l’économie verte et d’autre part le cadre institutionnel nécessaire pour atteindre les objectifs. L’efficience énergétique et la réduction à « une Terre » de notre empreinte énergétique est également l’objet de l’initiative fédérale des Verts pour une économie verte. Elle ouvre un débat et une réflexion nécessaires sur l’impact environnemental chez nous et ailleurs de ce que nous produisons et consommons en Suisse.
Même s’il est à craindre que Rio+20 ne réponde pas aux inquiétudes légitimes que suscitent les changements climatiques, cette conférence mondiale doit au moins nous inciter, habitants des pays du Nord à prendre conscience de nos responsabilités et à mettre le cap sur un avenir durable. A Meyrin, il est grand temps que tous ensemble nous élaborions un Agenda 21 communal, un contrat social pour le 21è siècle.

Les Verts de Meyrin-Cointrin