Genève, ville d’ouverture et de tolérance, connaît depuis maintenant de nombreuses décennies une paix religieuse. Protestants, catholiques, juifs, musulmans, bouddistes, non-croyants, animistes etc. se respectent. En 2012, le canton de Genève adoptait sa nouvelle Constitution qui dans son article 3 stipule que l’Etat de Genève est laïc et observe une neutralité religieuse. Cet article inscrivait dans la Constitution cette paix religieuse qui nous est chère et cela était largement suffisant. L’Etat est laïc, l’école est laïque, mais pas les personnes. Tout un chacun est libre de pratiquer sa religion. L’Etat ne s’immisce pas dans ce qui relève des convictions personnelles de chacun-e. Il observe une neutralité religieuse. 

C’est précisément ce que ne fait pas la loi sur la laïcité au titre trompeur. Ce n’est pas non plus ce qu’ont fait les législateurs qui l’ont votée et qui ont clairement démontré qu’ils visaient plus particulièrement une religion.

Or, les Verts refusent que l’Etat et ses lois interviennent dans la sphère privée des gens, et dans les affaires religieuses, ni pour les encourager, ni pour contrer telle ou telle opinion. Il est déplorable de venir semer la discorde, alors que régnait l’entente et la compréhension, de venir invoquer des problèmes là où il n’y en avait pas. Meyrin est fière de ses 140 nationalités et de l’harmonie qui règne dans notre ville entre les personnes d’âges différents, d’origines différentes, de cultures différentes et de religions différentes.

 Elu-e-s vert-e-s de Meyrin : Tous élus, pas les mêmes droits ?

Si cela fonctionne bien à Meyrin c’est que nous respectons les autres, leurs coutumes et leurs convictions sans forcément les partager ou être tentés de les adopter. Nous avons nos propres convictions et nulle raison de craindre celles des autres. Il est par contre toujours intéressant de s’y intéresser pour mieux comprendre l’autre. La loi sur la laïcité exige de conseillers municipaux ou de députés de ne pas porter de signes religieux distinctifs. Or, les élu-e-s concerné-e-s représentent la population au même titre que les autres, ont été élu-e-s par la population pour la représenter dans toute sa diversité. Un-e élu-e n’est par conséquent jamais neutre, mais défend des options politiques basées sur des convictions philosophiques ou religieuses. 

Loin d’apporter les jalons d’une politique maîtrisée sur la laïcité, cette loi, dans son ensemble, amène la confusion et attise la division. Les Verts genevois ont d’ailleurs déposé en juin dernier un recours à la Chambre constitutionnelle contre l’article 3 de cette loi inique et inutile. Ils vous invitent à la refuser en votant non le 10 février à la loi sur la laïcité.