Pierre-Alain Tschudi

À l’aube du 24 février 2022, la Russie a envahi l’Ukraine. Cela était prévisible, annoncé, préparé, mais là encore, beaucoup préféraient voir ailleurs. Après des années de prises de territoires, de tensions larvées et de menaces plus qu’explicites, Vladimir Poutine met en acte ce qu’il a toujours souhaité faire, accompagné d’un discours délirant et réécrivant à tel point l’histoire qu’il ne convainc presque personne, même en Russie. Lénine aurait «inventé» le peuple ukrainien dont le gouvernement serait aujourd’hui nazi ; tout cela justifiant que l’Ukraine «retourne» à la Russie dont elle ferait partie !

Outre le sang qui coule, la détresse des familles déplacées et la souffrance qu’engendre tout conflit armé, on ne peut que s’inquiéter de la tournure des événements. Il n’est pas exclu aujourd’hui que ce conflit dégénère en conflit majeur. Enfin, d’autres brasiers pourraient à nouveau s’embraser.

Les pays dits occidentaux semblaient d’abord hésiter sur des sanctions économiques et financières qui seront également lourdes de conséquences sur les pays européens eux-mêmes, très tributaires du pétrole, du gaz et des céréales russes.

Les Vert.e.s s’engagent sans compromission pour la démocratie, l’état de droit et la protection des droit humains. Ces valeurs sont bafouées par l’invasion en Ukraine de l’armée de la Fédération de Russie. Il s’agit d’un crime contre l’humanité, au sens du « crime d’agression » défini par le statut de la Cour pénale internationale (article 8 bis) et d’une violation absolue de la Charte des Nations Unies du 26 juin 1945. La Suisse ne saurait rester neutre face à une telle violation du droit international. Elle doit faire entendre sa voix dans les instances internationales dans lesquelles elle siège, le Conseil de l’Europe, l’OSCE et l’ONU et s’associer aux sanctions européennes. Tout doit être entrepris pour stopper la Russie, mettre un terme à la guerre et faire respecter le droit international

La pandémie a révélé ces deux dernières années la fragilité du système dans lequel nous vivons. Aujourd’hui, face à l’invasion russe, la dépendance énergétique et alimentaire de l’Occident démontre une nouvelle vulnérabilité. L’engagement défendu par les Vert.e.s, notamment pour une agriculture paysanne de proximité, pour les énergies renouvelables et une plus grande sobriété énergétique apparaissent aujourd’hui non seulement comme un nécessaire combat pour le climat, mais également comme une mesure urgente pour nous rendre plus résilients et plus résistants dans notre engagement pour la démocratie et le respect du droit international

Aujourd’hui, nous devons rejoindre les rangs d’un vaste mouvement contre la guerre

  • en solidarité avec le peuple ukrainien,
  • en solidarité avec les Russes qui, aspirant à la liberté, à la démocratie et à la paix, s’opposent, avec courage et dans des conditions difficiles, à la politique guerrière de leur gouvernement.
  • pour la fin de la guerre et pour le respect du droit international.

Nous devons nous mobiliser et inciter les autorités à prendre toutes les mesures (non militaires) pour contribuer à faire reculer le gouvernement russe, pour soutenir la population en Ukraine et pour accueillir les réfugiés.

Pierre-Alain Tschudi