Eric Cornuz

Maire de Meyrin

Le 24 novembre, la population suisse devra décider si elle veut ou non dépenser des milliards pour un élargissement des autoroutes de notre pays. Proche de Meyrin et de Cointrin, le tronçon concerné par cette votation se situe entre Nyon et le Vengeron.

La suite logique de cet élargissement de l’autoroute A1, et cela a été confirmé aux Conseils administratifs des communes genevoises par le chef du Département de la Santé (!) et des Mobilités, en collaboration avec l’OFROU, c’est un élargissement de l’autoroute de contournement jusqu’à Perly-Certoux. Les magistrats communaux sont nombreux (mais pourtant pas unanimes, même à Meyrin) à d’ores et déjà dénoncer cette folie autoroutière.

Evidemment, les Vert-e-s s’opposent aussi à ce cauchemar qui va nécessiter de grignoter des terres agricoles, alors que nous aimerions plutôt grignoter les carottes qui pourraient y pousser. Il n’est pas question non plus d’accepter de raser des pans entiers de forêts, dans lesquels nous préférerions nous promener pour y observer la beauté naturelle qu’elle nous offre, mais que la vitesse des autoroutes fauche quand la faune s’y risque de trop près.

Faire de la place pour la nature, plutôt que pour les voitures

Comment réussir à avaler ces salades (de Rösti), affirmant que bétonner encore plus de routes, c’est bon pour l’environnement ? Car oui, selon une théorie fumeuse (et polluante), élargir des routes, ce serait réduire les bouchons, et donc la pollution… Or, n’importe qui sait bien que pour faire disparaître un problème, il est illogique de lui accorder une place plus importante !

Cela fait bien longtemps que les Cointrinois sont aux premières loges pour entendre et subir les nuisances de ce tronçon de route nationale. Le Conseil administratif de Meyrin, lors d’une récente consultation sur le sujet, a majoritairement exprimé son refus de soutenir un tel élargissement. Pourtant, avec ces milliards que le Conseil fédéral entend dépenser, on pourrait sans aucun doute largement couvrir l’autoroute entre Palexpo et Vernier, et redonner à ce pan de territoire un aspect naturellement apaisé…

Les sondages ne sont pas très optimistes sur le refus de cet investissement routier à contre-sens des objectifs environnementaux et climatiques auxquels la Suisse a pourtant adhéré. Chaque voix compte, et seul le résultat au soir du 24 novembre nous permettra de dire si notre pays prend le bon chemin ou la mauvaise voie autoroutière.