Esther Hartmann

Conseillère municipale

Qu’est ce qui rend ces deux partis si attachés à la survie d’une société privée et d’un club hippique ? Club qui a accueilli une trentaine de meyrinois.e.s en 2021? On ne peut qu’être surpris par une telle débauche d’énergie, surtout si l’on se soucie du bien-être animal et du développement urbain conséquent de Meyrin ces dernières années.

En effet, avec la construction de l’éco-quartier des Vergers, les chevaux du manège ont vu leurs espaces de sortie et de repos se réduire comme une peau de chagrin, avec la disparition d’une partie de leurs lieux de promenades et des prés. Dans de telles conditions, est-il vraiment raisonnable de maintenir une activité hippique dans sa localisation actuelle ? De fait, nous risquons actuellement de privilégier le confort d’un nombre restreint d’habitant.e.s au détriment du bien-être animal. Bien-être animal et bien-être humain ne devraient pas s’opposer. Il est nécessaire d’élargir notre réflexion et de tenir compte autant des besoins humains que de ceux des chevaux.
Prenons l’exemple de la place de jeux attenante au manège qui propose des espaces ombragés, qui offre des jeux d’eaux et des places de pétanque à la population. Cet espace public est très fréquenté, surtout en période de canicule. Il arrive à sa capacité d’accueil maximale. Il faudrait donc trouver des solutions afin d’agrandir l’espace disponible et offrir ainsi plus d’activités de plein air. Or, cela deviendrait possible en réaffectant les terrains actuellement utilisés par le manège à l’extension de ce parc. Les bâtiments, quant à eux, seraient rénovés et réaffectés à un usage culturel, social ou sportif, encore à définir.

Mais à ce moment quel serait l’avenir du club hippique et de son manège ? Cela voudrait-il dire qu’il devrait disparaître de Meyrin ? Sous sa forme actuelle oui. Les quatre années à venir vont indiscutablement constituer un défi pour le maintien des activités équestres à Meyrin. Dans un premier temps, il s’agira non seulement de trouver de nouveaux lieux, qui seront réellement adaptés aux besoins des chevaux et de leurs cavaliers, mais aussi de réfléchir également aux types d’activités équestres que l’on souhaiterait proposer dans la commune : devraient-elles uniquement se cantonner aux loisirs ? D’autres besognes pourraient-elles leur être confiées ? En bref, le club hippique et le manège de Meyrin vont très certainement devoir se réinventer s’ils veulent survivre à cette décennie.

Pour le moment, ces questions demeurent sans réponses. Cependant, si les autorités communales continuent leurs efforts et leurs recherches, comme elles l’ont fait durant ces dernières années, pour trouver une nouvelle location pour son club hippique, et si celui-ci s’ouvre à de nouvelles réflexions, peut-être trouvera-t-on une issue positive à toutes les démarches déjà entreprises pour maintenir le sport équestre à Meyrin.

En fait, maintenir un droit de superficie pour le manège de Meyrin sur le lieu actuel après 2026 ne servirait qu’à retarder l’évolution nécessaire des activités équestres à Meyrin. Il est enfin temps, maintenant, de trouver, si c’est possible, des locaux garantissant à long terme une belle qualité de vie aux chevaux, et par extension à leurs cavaliers. Arrêtons donc de nous acharner sur un terrain de moins en moins approprié pour des chevaux et cherchons ailleurs, dans l’espoir de trouver mieux pour eux. C’est de cette manière que l’on tiendra autant compte des besoins des chevaux que de celui des êtres humains. En bref arrêtons de tourner en rond et pensons à l’avenir !