Maurice Amato

Chaque année en novembre, le Conseil municipal vote le budget communal pour l’année suivante. Cette année, le budget voté correspond exactement à celui présenté par le Conseil administratif un mois plus tôt. Malgré un intense travail en commission, très peu de modifications n’ont été proposées et discutées. Ce n’est qu’en séance plénière que le MCG, l’UDC et le PLR ont sorti quelques amendements de leur chapeau dans le but de réduire le nombre de nouveaux postes. Le budget proposé n’avait portant rien d’extravagant. Il visait juste à donner à l’administration communale les moyens de continuer à délivrer les prestations actuelles en tenant compte de l’évolution démographique de la Commune.

Rappelons que le budget 2018 avait été combattu par un référendum du PLR/MCG/UDC qui n’avait pas abouti. La population meyrinoise n’avait pas voulu mettre en péril les politiques publiques, notamment des services de la petite enfance et de la sécurité. Lors du budget 2019, le Conseil administratif avait joué la prudence. Cela a permis de prendre conscience des ressources humaines manquantes pour pouvoir répondre aux attentes des habitants et des entreprises.

Se donner les moyens de préserver la qualité
Cette année, le Conseil administratif et avec lui une majorité des conseillers municipaux, dont l’ensemble des Vert.e.s, ont estimé qu’il fallait et qu’on pouvait accorder aux services communaux les moyens indispensables à l’accomplissement de leurs tâches. Il ne s’agit pas de moyens luxueux. Meyrin reste attachée à une certaine sobriété, mais peut aujourd’hui, grâce à de nouvelles rentrées fiscales, faire face aux nouveaux défis.

Meyrin est en effet la ville suisse ayant connu la plus grande augmentation de population ces dernières années. Ceci est évidemment dû à l’éco-quartier exemplaire des Vergers, mais aussi aux surélévations pratiquées sur tout le territoire communal et à la densification des zones villas. Pour faire face à cette évolution, de nouvelles crèches et une nouvelle école ont été construites. Les jalons ont aussi été posés pour créer une nouvelle mairie et redessiner le cœur de cité. Parallèlement, de nombreuses procédures légales se sont complexifiées et l’Etat de Genève tend à reporter des charges sur les communes. Ceci explique l’augmentation considérable de travail et la nécessité de créer de nouveaux postes pour y faire face. Ce ne sont pas moins de 31 postes ou compléments de postes supplémentaires qui ont été demandés. Pour le PLR, il a été difficile de percevoir cette évolution que tout habitant observe à l’œil nu. Insensible aux changements considérables que vit notre commune, le même parti pense toujours et encore que les conseillers administratifs peuvent exercer une profession en dehors de leur mandat. Alors que leur engagement est un travail du matin à tard le soir, il n’est actuellement reconnu que comme mi-temps. Dès le premier juin 2020, le futur Conseil administratif sera indemnisé pour un taux d’activité à 75%, déjà beaucoup trop pour le PLR.

Refus de deux modestes propositions
Les Vert.e.s et les Socialistes ont défendu le budget avec conviction demandant juste de réintégrer la présence d’un cuisinier professionnel dans la manifestation estivale de Meyrin-les-Bains et la signature d’un contrat de 100% vitale vert avec les SIG pour mieux répondre à l’urgence climatique. Ces deux modestes propositions furent balayées par la majorité de droite. Au final, le budget 2020, fut largement voté malgré le refus unanime du PLR. Ce résultat est une bouffée d’air pour une administration communale dévouée au service de la population et de l’avenir de Meyrin.