Cet été, le dernier rapport des scientifiques du GIEC sur le changement climatique et l’utilisation des sols en appelait à une transformation de nos modèles agricoles et nos modes de consommation. D’autres scientifiques révélaient les conséquences néfastes sur notre santé de notre alimentation industrielle trop grasse, trop carnée, trop sucrée, trop transformée. Contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour préserver la planète et la biodiversité, préserver à court terme notre santé et ainsi réduire les coûts de la santé que la malbouffe occasionne, recréer des liens de proximité avec les paysans locaux, permettre à toutes et tous un accès à une alimentation saine, tels sont les objectifs des Vert·e·s depuis plusieurs années, exprimés notamment à travers une initiative fédérale en 2018.

C’est une préoccupation que nous partageons également à Meyrin avec nos alliés socialistes et de nombreux acteurs de la société civile regroupés notamment dans la coopérative du Supermarché participatif paysan « la Fève » ou les « Incroyables Comestibles ». Vert.e.s et Socialistes ont d’ailleurs décidé ensemble d’en faire un thème majeur de la campagne pour les élections municipales du 15 mars 2020 convaincus qu’en optant pour des pratiques alimentaires plus saines, nous contribuons également à améliorer les pratiques agricoles et ainsi à préserver les sols et de la biodiversité.

Des protéines pour tous les enfants aux cuisines scolaires
Les Verts ont déjà proposé en 2014 au Conseil municipal d’introduire dans les cantines scolaires une alternative non-carnée, afin de garantir le même apport calorifique et qualitatif pour toutes et tous. Bien que des solutions existent pour apporter aux enfants les besoins nutritionnels en protéines sans viande, cette proposition s’est heurtée à une majorité du Conseil municipal.

Cultiver la terre en ville
Les potagers urbains et les plantations comestibles en libre-service sont d’autres mesures touchant le domaine de l’alimentation qui ont fait l’objet de décisions au sein de l’hémicycle meyrinois. Suivant l’exemple du magnifique jardin partagé développé dans l’enceinte des immeubles de la Fondation Nouveau Meyrin, d’autres potagers urbains ont essaimé dans la commune, aussi bien à la rue de Livron, à Champs-Fréchets que dans l’écoquartier des Vergers (qui en plus a inauguré un poulailler itinérant cet été.) Le potager urbain en bordure de la ligne du tram 14 est le premier potager urbain participatif de la Cité, dont les fruits et légumes sont cultivés et récoltés librement par les citoyen.ne.s.

En soutien à cet engouement citoyen pour renouer des liens directs avec la terre et la production maraîchère, le Conseil municipal de Meyrin a voté favorablement une résolution proposée à l’initiative des Vert·e·s pour que les plantations décoratives de la commune soient progressivement remplacées par des plantes comestibles, aromatiques ou médicinales en libre-service, une mesure qui doit encore être accompagnée d’une campagne d’information pour que la population prenne connaissance de la nature des essences plantées.

À plusieurs reprises, lors de leurs traditionnelles Fiesta, les Vert.e.s de Meyrin-Cointrin ont proposé des moments de réflexion autour de l’alimentation lors de projections de films (« Nos enfants nous accuseront », « Culture en transition »). Ils et elles vous proposent de poursuivre cette réflexion en marge de la prochaine Fiesta, le 25 janvier prochain à Forum Meyrin. Vous pourrez en effet visiter et découvrir «la Ville Fertile, vers une nature urbaine», une exposition de la ville de Meyrin présentant sous forme de photographies, films, dessins ou maquettes des initiatives de la société civile et des projets de dimension communale, régionale ou internationale tentant de répondre à ces enjeux (Exposition exceptionnellement ouverte jusqu’à 20h00, visite guidée à 18h30).

Une politique alimentaire communale en transition
Les récentes actions citoyennes et décisions politiques à propos des repas de midi lors de Meyrin-les-Bains nous entraînent enfin dans une réflexion plus large sur les prestations alimentaires que la ville de Meyrin propose à ses habitants tout au long de l’année. Nos habitudes de consommation ont en effet un impact considérable sur l’environnement et le climat, mais aussi sur notre santé. S’en préoccuper relève aussi bien de la santé publique que d’une politique environnementale, et donc d’une politique publique communale.

La commune de Meyrin a d’ores et déjà posé les premiers jalons d’une nécessaire transition de la politique de l’alimentation à partir du développement urbain des Vergers. Une coopérative d’agriculteurs urbains y a vu le jour. La ferme de la Planche, située juste à côté de l’Hôpital de la Tour, va être réhabilitée pour devenir une véritable ferme urbaine au cœur de Meyrin. Enfin, « la Fève » va prochainement déménager dans un immeuble coopératif, avec des ateliers de transformation (boulangerie, produits laitiers, boucherie), avant de trouver sa dimension finale dans un pavillon sur l’Esplanade des Récréations et devenir le Supermarché participatif paysan de la ville de Meyrin.

Du bébé à l’aîné.e, choisissons de mieux manger !
Meyrin doit poursuivre son action pour que toutes et tous puissent bénéficier d’une alimentation saine et durable. Notre Commune investit chaque année plusieurs millions dans l’alimentation, que ce soit dans les repas des restaurants scolaires, les repas servis dans les crèches ou au Club de midi pour les aîné.e.s, mais aussi lors des nombreuses manifestations communales.

Les Vert.e.s et les Socialistes de Meyrin-Cointrin travaillent ensemble depuis plusieurs mois pour porter ce débat au sein du Conseil municipal et en faire une action majeure de la prochaine législature. Nathalie Leuenberger et moi-même nous engageons à porter cette politique publique cruciale au vue de l’urgence climatique et de l’augmentation des coûts de la santé. Nous y arriverons d’autant mieux avec l’appui d’une majorité du Conseil municipal et le soutien de citoyennes et citoyens engagé.e.s.