Aéroport : la santé économique ne doit pas primer sur celle des habitants

Dès juin 2015, des associations de riverains de l’aéroport se sont mobilisées pour limiter les vols de nuit en constante augmentation. Ce qui les a alertés c’est la publication d’une étude prétendument scientifique, réalisée par le bureau allemand Intraplan  pour servir de base à l’élaboration d’un plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique, la fiche PSIA, sorte de plan directeur du développement futur de l’aéroport. Les Verts ont alors commandé une contre-expertise qui démontre que la croissance démesurée et incontrôlée décrite par Intraplan n’est pas une fatalité. En effet, dans cette étude, la croissance annoncée du trafic aérien pour 2030 est d’un vol toutes les 90 secondes et 68’500 passagers par jour, soit trois fois la population de Meyrin.

Les Verts de Meyrin-Cointrin ont déposé une résolution pour que le Conseil municipal de Meyrin puisse étudier et le cas échéant s’opposer à une telle croissance du trafic aérien.

Les Verts pensent tout d’abord aux conséquences en matière de santé publique et de construction de logements. Une augmentation du trafic et des passagers entraînerait de fait une aggravation des nuisances sonores et polluantes pour les riverains et rendraient certains quartiers inconstructibles.

Et que dire du trafic et des bouchons aux alentours de l’aéroport ? Aujourd’hui déjà, les accès routiers menant à l’aéroport sont engorgés.

Tandis que les conseillers municipaux meyrinois débattaient du projet de résolution des Verts, les magistrats d’une quarantaine de communes riveraines dont le Conseil administratif de Meyrin demandaient des mesures pour modérer le développement du trafic aérien dont notamment un plafonnement du volume de bruit de 20h00 à minuit et de 6h00 à 7h00. Sur proposition des Verts, la résolution initiale a été transformée en un soutien du Conseil municipal aux demandes des magistrats communaux. Celle-ci a été approuvée à l’unanimité.

Il est toutefois peu probable que la Confédération entre en matière sur ces demandes légitimes. Elle affirme déjà être en désaccord avec la demande timide du Conseil d’Etat genevois de plafonner le bruit pour la tranche horaire 22h00-24h00. A Berne, le poumon économique  prime sur le poumon des Genevois. Il faut dès lors que les habitants de notre région prennent leur destin en main.

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