Eric Cornuz

(photo par Sandro Doudin)

En juin dernier, le Supermarché Participatif Paysan (SPP) a été inauguré devant un public nombreux, venant de Meyrin et d’un peu plus loin, la « Mini-Fève », l’incubateur de « la Fève » au 6, rue des Arpenteurs. Le SPP sera bien plus qu’un supermarché dans l’éco-quartier des Vergers. Il illustre déjà concrètement le fonctionnement d’une démarche participative, soutenant la production paysanne locale, et répondant à une demande d’un public toujours plus nombreux, particulièrement depuis la sortie du film « Demain ». L’ouverture de la Mini-Fève n’est pourtant qu’une étape. Pour pouvoir croître, prospérer et répondre à la demande, la surface actuelle ne va bientôt plus suffire.

Afin de trouver une solution de rechange après l’échec de l’implantation du SPP dans l’immeuble de la coopérative les Ailes qui lui a préféré un grand distributeur alimentaire, un nouveau site d’implantation sur l’Esplanade des Récréations est désormais envisagé. La construction d’un pavillon provisoire y est possible, sa construction prendra encore un peu de temps et sera un peu plus coûteuse qu’une implantation dans un rez-de-chaussée d’immeubles qui auraient été certes plus souhaitables.

Soutien unanime

L’implantation possible sur l’Esplanade des Récréations a rencontré une large adhésion et le Conseil municipal, dans sa séance de juin dernier, s’est engagé à l’unanimité à octroyer au SPP «La Fève » une servitude de superficie au cas où cette solution devait être retenue. Le modèle du SPP, qui se développe dans de nombreux endroits en Suisse et en Europe, reste toutefois un modèle peu connu et d’aucuns sont encore sceptiques. Il s’oppose à une logique de concurrence commerciale agressive à laquelle nous avons été trop habitués, et qui fait toujours plus de victimes. En effet, la pression des grands distributeurs sur les prix, dans une société économique toujours plus globalisée, oblige encore trop souvent les travailleurs de la terre à déposer le bilan, quand ils ne se résignent pas à des solutions bien plus dramatiques pour mettre un coup d’arrêt brutal à leur activité.

La droite menée par le PLR a supprimé la rente gratuite proposée par le Conseil administratif estimant que la coopérative SPP devait payer un loyer par principe d’égalité avec les autres coopératives d’habitation des Vergers. Les arguments avancés par l’Alternative, rappelant que le SPP serait sis sur un parking souterrain, avec un foncier très différent de celui dont jouissent les autres coopératives, et que les rentes de superficie exigées des coopératives d’habitation sont reportées sur les loyers des locataires ou les charges des co-propriétaires, n’ont pas convaincu la majorité de droite.

La proposition de mise à disposition gratuite du foncier – sachant que le SPP réalisera le bâtiment à ses frais – était certes une forme modeste de soutien, mais on ne peut pas parler de faveur. Il n’est pas nouveau que des entreprises bénéficient d’un coup de pouce de départ leur permettant de créer de l’activité et des emplois. De surcroît, il s’agit ici d’un projet qui est en cohérence parfaite avec un des points du programme de législature du Conseil administratif : « Privilégier les circuits économiques courts, les acteurs économiques locaux et les achats responsables ». Enfin, ce projet émane de discussions et de forums menés par de futurs habitants du quartier et des Meyrinois engagés dans les démarches participatives initiées par la Commune. Il s’inscrit dans un projet phare autour de l’alimentation intitulé « de la fourche à la fourchette ».

Les Verts de Meyrin-Cointrin adhèrent pleinement à cette manière de penser l’avenir, qui respecte l’humain et son environnement, qui fédère les habitants d’une région dans un projet répondant aux principes nobles du bien vivre ensemble. En soutenant le SPP, nous montrons notre adhésion à un changement de paradigme en termes d’échanges économiques et à une politique de promotion de produits locaux, respectueux des paysans et de la terre et dont la consommation a un impact positif sur la santé de tout un chacun.